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Justice

Assassinat de Seynabou Ka Diallo : un cartouchard reconverti vendeur de café est le tueur présumé.

Mardi 29 mars, lors d’une reconstitution des faits au village F-G6, plus précisément à la chambre 12, Yakhya Seck dit « prince » a expliqué comment il avait tué Seynabou Ka Diallo avant de « plier » son corps sans vie et de le mettre dans une valise.

Selon nos confrères du journal Libération, Yakhya Seck dit « prince » est revenu au campus social de l’université Gaston Berger(Ugb) de Saint-Louis ce mardi 29 mars, vers 18 heures. Sauf que cette fois-ci, en rejoignant le village F, il avait les menottes aux poings en plus d’être sous escorte des gendarmes. Puis, direction la chambre 12 (G6) où, face aux enquêteurs, il a expliqué dans les détails, comment il a tué Seynabou Ka Diallo, cette étudiante dont le corps sans vie a été jeté vers le village de Ndiawdoun.

Pourtant, au sein du campus, personne ne croyait que « prince » était l’assassin de Seynabou Ka Diallo. Pour cause, après avoir « cartouché » à la faculté des lettres, « prince », comme tout le monde l’appelait, tenait une petite activité devant le village P où il vendait du café et de la crème. Après la disparition de Seynabou Ka Diallo, alors que l’inquiétude grandissait dans le campus, « prince » avait même proposé dans le groupe WhatsApp du « village » d’organiser un match de football entre les villages. Mieux, il n’a pas cherché à fuir le campus après son acte. C’est pourquoi quand son arrestation a été annoncée, personne n’en revenait.

Selon la même source, lors de la reconstitution des faits, « prince » a prétendu que ce serait pendant une dispute dans la chambre donc qu’il aurait, involontairement, tué Seynabou Ka Diallo. Cette dernière, qui était sa copine, était enceinte de ses œuvres. Seynabou Ka Diallo, qui s’était d’ailleurs fait consulter auprès des services médicaux de l’Ugb, avait décidé de garder l’enfant en mettant « prince » devant ses responsabilités. Mais ce dernier, dans sa lâcheté extraordinaire, lui a demandé de faire « tout » pour avorter. Et lorsque Seynabou Ka Diallo, qui n’avait même pas encore informé ses parents, a refusé systématiquement, « prince » est passé à l’acte.

Les constats techniques et médicaux démentent formellement la thèse d’un crime involontaire. Et pour cause : Seynabou Ka Diallo est décédée à la suite d’ une asphyxie mécanique, c’est-à-dire qu’elle a été étranglée. En plus de cela, plusieurs traces de violences ont été détectées sur son corps. Après l’assassinat, « prince » a expliqué avoir « plié » le corps sans vie avant de le mettre dans une valise.

Dans un premier temps, il a posé la valise sur une moto qu’il avait louée, mais elle est tombée vers le portail de l’Ugb. C’est là qu’il a arrêté un transport public avant de descendre vers Ndiawdoun pour jeter le corps et… revenir au campus avec le sac qui a été placé sous scellé par les enquêteurs. Plusieurs traces de sang ont été détectées à l’intérieur de la valise. À vrai dire, si l’assassin présumé est passé aux aveux, même en tentant de minimiser son crime bien volontaire, c’est parce qu’il n’avait pas le choix. Après avoir tué Seynabou Ka Diallo et jeté le corps, Yakhya Seck avait gardé, à un moment, le téléphone de la victime qu’il avait éteint.

Pendant ce temps, la mère de la défunte qui habite Saint-Louis tentait de joindre, en vain, sa fille. Un crime n’étant jamais parfait, « prince » a commis l’erreur d’allumer le téléphone pendant une fraction de seconde alors même que la maman de Seynabou Ka Diallo appelait encore. Voyant l’appel entrant, il a encore raccroché avant d’éteindre le téléphone. Dès la découverte du corps sans vie, les gendarmes qui avaient constaté que Seynabou Ka Diallo n’avait pas son téléphone avaient lancé des « bornages ».

Les résultats établissent que pendant l’appel de la maman de Seynabou Ka Diallo, le téléphone de la défunte « bornait » à quelques centimètres de celui de « prince ». Cueilli et mis devant ce fait technique irréfutable, entre autres indices graves et concordants, le suspect est passé aux aveux.